Le principe du Plan d’épargne retraite PER est de positionner les versements libres et obligatoires sur des supports financiers. Le but est de générer des intérêts composés qui protégeront l’érosion de l’épargne contre l’inflation, en sachant que les sommes capitalisées sont bloquées jusqu’au départ à la retraite.
C’est le spécialiste en gestion de portefeuille de l’assureur qui se charge de la gestion pilotée par défaut de ces supports, en effectuant les arbitrages en fonction de plusieurs critères. Cependant, une alternative est proposée aux épargnants avertis : la gestion libre. Cette formule permet d’accéder à la pleine maîtrise des arbitrages à l’investisseur, en tenant compte des perspectives de performance, mais aussi d’un niveau de responsabilité nettement plus élevé.
La gestion libre : une liberté totale sur les arbitrages
Contrairement à la gestion pilotée, suivant laquelle un professionnel décide des arbitrages d’allocation d’actifs via un profil prudent, équilibré ou dynamique, la gestion libre vous positionne totalement aux commandes. C’est à vous de composer le contenu de votre portefeuille d’investissements au sein du PER, en choisissant les supports qui répondent à vos objectifs financiers, fiscaux, patrimoniaux, et par rapport à votre appétence aux risques. En apprendre davantage sur per. fr. Vous êtes aussi libre de sélectionner vos supports en fonction de vos propres critères, tels que les secteurs à vocation éthique ou encore les horizons de performance.
La gestion libre ; un positionnement stratégique
La gestion libre s’adresse à des épargnants expérimentés, autonomes et bien informés, capables d’analyser les marchés financiers et de piloter leur allocation. Cela en fonction des cycles économiques, des performances des actifs et de leur profil de risque.
Cette option se révèle pertinente pour les investisseurs souhaitant éviter les frais de la gestion pilotée (autour de 0,20 % à 0,40 % supplémentaires). Idem pour ceux qui veulent intégrer des convictions fortes, par exemple, des fonds ISR spécifiques ou des ETF sectoriels. La gestion libre est aussi préconisée pour les épargnants recherchant une personnalisation poussée de leur stratégie d’épargne retraite.
Les points forts : liberté, personnalisation, potentiel de surperformance
Opter pour la gestion libre, c’est prendre la main sur la composition de son épargne retraite avec plusieurs avantages :
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le contrôle total de l’allocation : vous pouvez ajuster en temps réel selon vos anticipations économiques ou vos besoins
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l’accès à une plus grande diversité d’actifs : la gestion libre permet d’explorer des supports que la gestion pilotée ne privilégie pas toujours
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la maîtrise des frais : en sélectionnant vous-même des supports peu chargés en frais (comme certains ETF), vous améliorez la performance nette de votre portefeuille
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La personnalisation fine du couple rendement/risque : vous modulez votre stratégie en fonction de votre profil d’investisseur.
Attention à la volatilité et aux erreurs d’arbitrage
Cette liberté implique aussi des contraintes, telles qu’une charge mentale importante : suivre les marchés, analyser les supports, ajuster les allocations demande du temps et une veille régulière. Les risques d’erreurs d’arbitrage ne sont pas à écarter, par rapport aux biais comportementaux (sur-réaction aux baisses, excès de confiance, sous-diversification), ce qui peut impacter négativement la performance.
Par ailleurs, en gestion pilotée, vous bénéficiez de l'expertise d'une équipe d'allocataires. En gestion libre, vous êtes seul face à vos décisions. À cela s’ajoute une exposition plus forte à la volatilité si les arbitrages sont trop offensifs ou mal répartis.
Comment bien aborder la gestion libre ?
Pour tirer parti de la gestion libre, il est essentiel de respecter plusieurs principes :
- définir une stratégie claire dès le départ : objectifs à long terme, niveau de risque acceptable, répartition cible
- diversifier ses investissements et rééquilibrer régulièrement pour revenir à votre allocation cible
- surveiller les frais des supports : privilégier les unités de compte à faible coût, comme les ETF
- conserver une part prudente à l’approche de la retraite, en sécurisant progressivement les gains en arbitrant vers le fonds en euros.